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  • SITE PALEOLITHIQUE DE PAYRE

    Site du Paléolithique moyen de Payre (Ardèche)

    Avant d'être dissoute la section Archéologique Crouzet, avait l'habitude d'étudier certains sites sous le contrôle de professionnels. Dans cet article nous allons relater le compte rendu qui a été fait suite à des travaux sur le site de Payre. Ce texte est le condensé d'une conférence de Marie-Hélène Moncel, de l'Institut de Paléontologie Humaine de Paris, donnée au sein l'association. Il est possible que depuis la rédaction de cet article de nouvelles découvertes aient amélioré les connaissances de ce site.

    Le site de Payre, situé à 20 km environ au sud de Valence, est localisé sur un replat rocheux sur une falaise en bordure de la vallée du Rhône. C'est un complexe karstique comprenant plusieurs cavitées et fissures.

    Les fouilles se déroulent depuis 1990 et ont permis de mettre en évidence une sratigraphie complexe de remplissage de grotte. Il est vraisemblable qu'une grande cavité s'étendait bien en avant de la limite de la terrasse actuelle et comprenait deux salles séparées par une cloison. Au cours du temps, le plafond, ainsi que la cloison, a reculé pour arriver à son niveau actuel. La séquence de remplissage peut être actuellement résumé à 5 grandes phases comprenant pour quatre d'entre elles du matériel archéologique en place. Les hommes sont venus occuper un abri dont la morphologie s'est modifiée au cours du temps. Dans un premier temps, les hommes ont partagé l'occupation d'une grotte avec des animaux, comme les hyènes ou encore les ours. Des restes nombreux d'ours font penser à une tanière. Puis la grotte est devenue un abri et seule une occupation humaine dense est visible. L'habitat était plus proche d'une station à l'air libre. Les deux salles n'existaient alors plus. Les hommes sont donc revenus dans ce lieu alors que la morphologie de l'habitat se modifiait sans doute pour des raisons telles que la matière première abondante à proximité comme le silex ou les conditions cynégétiques. En effet, les restes osseux montrent une grande diversité d'espèces provenant de tous les biotopes environnant le site. Il n'y a pas de différences réelles pour le moment entre les associations fauniques des niveaux qui comprennent des cervidés, bovidés, équidés, des ours bruns et des cavernes, des carnivores divers comme le loup, le renard, la hyènes, le lion, du castor, du rhinocéros de Merck et hémitoechus.

    Les différentes études entreprises depuis 1990 portent sur la sédimentologie, la palynologie, la faune, la microfaune et aboutissent toutes à situer la venue des hommes au cours du stade isotopique 5, c'est à dire dans un contexte tempéré. Les premières séries de datation effectuées confirment cet âge et donnerait une date de 120000 ans à une des couches supérieures.

    Le matériel lithique est riche et constitué à 90 % de silex sinon de galets de basalte ou de calcaire. Le silex est autochtone en rognons. L'activité principale est le débitage pratiqué selon plusieurs méthodes dont la Levallois. Les outils sont plus rares, soit 15 % du matériel. Ce sont surtout des racloirs et des outils convergents. Jusqu'à la campagne de 1994, aucun biface n'avait été dégagé. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, puisqu'un biface a été trouvé dans la couche la plus profonde. Il resemble plus à un racloir bifacial qu'à un véritable biface et fait songer à ceux de la couche 1 d'Orgnac 3.

    Toutes les occupations appartiennent au Moustérien qui est donc ancien. L'industrie annonce les Moustériens charentais que l'on rencontre dans cette partie de la vallée du Rhône à des périodes plus récentes.

    L'an 1994 a également permis la découvertes de trois dents humaines en place dans la couche D (une molaire et deux incisives d'adultes). Aucune perturbation du remplissage n'est visible et l'hypothèse de dents anciennes est pour l'instant retenue. Leur étude est en cours.

    Le site de Payre continue d'apporter des informations uniques pour la région et en particulier cette période.Il est en effet le seul gisement en place situé temporellement entre Orgnac 3 et les sites moustériens récents de la partie sud de l'Ardèche.