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LEGENDES-COUTUMES

  • SOURCES DE MOLINES

    Avec cette petite légende, nous commençons une série réservée à tout ce qui fait la richesse d'une région, c'est à dire son folklore , ses légendes et ses coutumes. Tout celà étant une partie de ce qui constitue le Patrimoine Local.

    Si des lecteurs désirent faire connaître des contes de leur village , des recettes de cuisine locale (eh oui, celà aussi fait partie du patrimoine et des traditions !), ou des anecdotes relatives à la vie de nos contées,  vous pouvez prendre contact avec nous en le signalant dans les commentaires qui sont liés aux diverses rubriques de notre blog. Merci d'avance.

    Une grand-tante, qui habitait le village de Molines, me racontait l'histoire qu'elle avait entendu dire par des anciens, qui eux-mêmes la tenaient de plus anciens.

    "C'était à l'époque où le village, mis à part quelques rares et petites sources appartenant au seigneur ou aux riches, manquait terriblement d'eau. Celà se passait fin septembre. Il avait fait un été trés sec et le pays était calciné par le soleil. Vint à passer un mendiant. Il avait cherché l'aumône et le gîte à La Batie, hameau voisin, mais personne ne voulut le recevoir. A Molines, les premières maisons étaient fermées, les autres, le voyant venir, fermaient leurs portes, ou bien il était rejetè impoliment s'il ne recevait pas quelques insultes. Il arriva alors à la dernière maison, une pauvre chaumière éclairée par une petite fenêtre, habitée par une trés vieille femme n'ayant pour toute fortune qu'une chèvre. Le mendiant lui demanda l'aumône et le gitê pour la nuit. "Je veux bien vous recevoir, lui dit-elle, mais je n'ai pas grand-chose à vous offrir. Seulement le lait de ma chèvre et un morceau de vieux pain de seigle qui me reste. Je vous l'offre volontiers, mais je n'aurai pas d'eau pour vous désaltérer; les quelques gouttes que donne cette source tarie suffisent à peine à abreuver ma chèvre".

    "Bon lui dit le mendiant, nous passeront la nuit quand même". Quand vint l'heure de souper, la vieille lui dit de regarder sur cette planche. En effet, il y avait une belle tourte de pain frais et un bon fromage qui, avec le lait, firent un frugal repas. Le lendemain, avant de partir, il donna un bon coup de baton sur le terrain et il en sortit un mince filet d'eau dont la vieille dame fut trés contente. "Il y en aura peut-être assez pour moi et pour ma chèvre, mais pas assez pour ma pauvre terre, des plus déshéritée", dit -elle. Alors le mendiant donna encore deux coup de bâton et il sortit deux belles sources, de quoi lui permettre d'arroser ses terres et celles de ses voisins. Alors, le pauvre mendiant, qui était Dieu, disparut.

    Allez à Molines, vous apercevrez ces trois belles sources au bas d'un escarpement. Elles sortent au milieu de terres noirâtres, dans un milieu verdoyant. Elles font la richesse du village par leur importance, arrosant toutes les terres. Ce sont les plus belles sources qui existent dans le pays, alors que le hameau de La Bâtie est resté sans avoir assez d'eau pour ses terres qui sont arides par rapport à celles de Molines.

    Tiré de "Contes et légendes du plateau ardèchois" de Jean Marc Gardes et de Notes inédites Editions Arnaud