08101962

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 4

  • UN BALSAMAIRE EN FORME D'OISEAU

    COLLECTION DE VERRERIE ROMAINE

     

    La collection de verrerie romaine du musée archéologique de Nîmes, une des plus importantes du Sud de la France ; est constituée presque exclusivement d'objets à usage funéraire, ceci explique leur extraordinaire état de conservation. Elle couvre une période allant du 1er siècle avant au Ve siècle après J.C.

     

    Ces objets en verre ont été découverts en grande partie à l'occasion de chantiers de fouille au XIXe siècle, comme à la Place des Carmes - avant la construction de l'Eglise Saint-Baudile - et boulevard Jean Jaurès. La collection nîmoise est complétée par des objets d'autres provenances, plus ou moins connues, d'origines régionales ou locales voire orientale ; certaines de ces verreries ayant été acquises au XIXe siècle proviendraient de Syrie.

     

    Les artisans romains maîtrisaient parfaitement l'art du verre.

    Sur le plan technique, quatre méthodes de fabrication sont attestées :

    * façonnage du verre sur un noyau d'argile qui en donne la fome

    * pressage et moulage du verre en fusion dans un moule

    * soufflage du verre dans un moule

    * soufflage du verre à la volée (à l'air libre)

     

    Il existait dans l'antiquité de nombreuses couleurs pour le verre, le bleu nuit, le rouge intense ou le vert bouteille, mais la couleur la plus fréquente du verre antique était le bleu vert clair, qui est la teinte naturelle due à la présence d'oxydes ferriques dans les matières premières du verre. Le verre était fabriqué avec la silice qui se trouve dans le sable, de la soude, connue à l'état naturel sous l'appellation de "natron", du carbonate de soude cristalisé très répandu en Egypte. Le troisième composant étant des carbonates de calcium qui stabilisaient la matière vitreuse.

     

    La collection de Nîmes autant sur le nombre que sur la variété des formes et leur fonction est remarquable. La moitié sont des "balsamaires" de différentes formes ; ces objets remplis de parfums étaient utilisés à l'occasion des funéraires ; une fois leur contenu versé sur le bûcher pour le parfumer, ils étaient souvent brûlés avec le défunt, ce qui explique pour certains leur déformation à la chaleur. Après les crémations, ils étaient recueillis et mis avec les cendres du défunt. La collection de verrerie du musée comprend aussi des coupes, des urnes cinéraires, des flacons et autres objets à usage domestique.

     

    Le balsamaire en forme d'oiseau faisait partie d'un ensemble très riche découvert quartier de Grézan en 1918. Cet oiseau-flacon de 7cm de hauteur, qui pourrait être un colombidé, a un col cylindrique allongé et un bec court, il est à noter que l'extrémité de la queue a disparu ; elle a été volontairement brisée, c'est par là que le parfum pouvait s'écouler. La technique utilisée par l'artisan verrier pour réaliser ce flacon est le soufflage à la volée (sans moule), sa couleur est plutôt vert jaunâtre. Dans un état exceptionnel de conservation, ce précieux balsamaire date de la période Augustéenne (27 av. J.C. - 1er siècle apr. J.C.).

     

    Extrait de la plaquette Programme du musée de Nîmes