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  • FOUILLES AU PARC SAINT GEORGES

    LYON – Une fouille au bord de la Saône

     

     

     

     

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    Une opération archéologique d'exception

    L'opération Parc Saint Georges émerge incontestablement des opérations de terrain conduites ces dernières années dans la cité lyonnaise en raison de plusieurs facteurs qui constituent un précédent dans les annales de l'archéologie lyonnaise: la localisation en bordure de Saône, les contraintes techniques imposées par la construction du parc de stationnement souterrain, la durée de 20 mois de présence sur le terrain, la diversité des domaines abordés, le défi interdisciplinaires qui a multiplié les partenaires scientifiques. La qualité des découvertes mobilières a necessité des appuis institutionnels (Grand Lyon, Ville de Lyon, Etat) dans le but d'organiser leur conservation et leur présentation muséographique.

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    Histoire d'une berge de Saône

    Le site est localisé sur un emplacement stratégique supposant la confluence Rhône-Saône au cours de la Protohistoire puis l'évolution du tracé de la Saône dans les premiers siècles de l'Empire romain. L'apport de cette opération alimente la réflexion sur le développement de la ville médiévale et moderne, dans la mesure où le le port fluvial établi à Saint-Georges depuis le XII° siècle, mais déjà présent dès l'Antiquité, fut l'un des points d'ouverture de la cité lyonnaise jusqu'au milieu du XIX° siècle. Au sein d'un contexte archéologique aussi foisonnant que ce lieu d'accostage et ce lieu de dépotoir de nombreux objets rejetés par les riverains, la découverte spectaculaire de 16 embarcations ne pouvait qu'illustrer, au mieux, le formidable couloir de commerce et d'échange que furent le Rhône et la Saône. Assurément, cette concentration d'épaves constitue un des rares témoignages de la batellerie fluviale en Europe occidentale dont l'étude apportera une contribution déterminante à l'histoire de l'architecture des bateaux antiques, médiévaux et modernes.

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    La berge un milieu naturel privilégié

    Des fragments de cuir, des résidus organiques dans les fonds d'amphores, des tissus et des mousses de calfatage ont été découverts dans les niveaux humides de tourbe ou de sable de berge de Saône. Les archéologues ont pu y découvrir toutes sortes d'objets en bois utiles à la vie de tous les jours et nécessaires pour la cuisine, la boucherie ou l'artisanat. Il s'agit d'une vaisselle que les chercheurs ne trouvent jamais ou très rarement sur des sites terrestres. L'opération Parc Saint-Georges est un bon exemple de l'étroite collaboration entre des archéologues, des biologistes et des géomorphologues. Plusieurs disciplines parallèles à l'archéologie ont permis de reconstituer le paysage végétal à partir de l'analyse des pollens, des charbons de bois et des mollusques qui peuvent traduire un environnement plus ou moins humide. Des graines nous renseignent sur l'alimentation d'origine végétale. La fouille a aussi livré une quantité importante de petits ossements de poisson d'eau douce, de poissons marins importés, de petits mammifères et d'oiseaux.

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    Apports et perspectives.

    Des découvertes enrichissent le patrimoine archéologique lyonnais dans les domaines de la statuaire, l'épigraphie, l'architecture monumentales et plus généralement les objets de tous les jours. Le programme de restauration du musée gallo-romain de Lyon-Fourvière a été consacré dans sa presque totalité aux objets en bois, en tissus, en fer et en bronze en raison de leur importance et de leur diversité. La conservation d'objets en bois ou en tissus, pratiquement absents des collections lyonnaises, a été confiée à l'atelier régional de conservation Arc Nucléart (Grenoble). Le Cream de Vienne a été chargé de la consolidation et la restauration des objets antiques en métal. L'investissement collectif et le coût de l'opération de la fouille trouvent une justification dans l'intérêt scientifique de ce formidable dossier historique que représente l'ensemble des découvertes au Parc Saint-Georges. Des publications sont en cours* afin de diffuser auprés d'un large public les résultats exaltants de cette intervention archéologique.

     

     

    *Est déjà paru: Grégoire Ayala – Lyon, les bateaux de Saint-Georges, une histoire sauvée des eaux. Éditions lyonnaises d'Art et d'Histoire,2009

     

    Article tiré de brochures de l'INRAP Responsable scientifique : Grégoire Ayala, Inrap

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