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ROMPON : LE COUVENT DES CHEVRES (SITE CLUNISIEN)

Une forteresse rurale de la fin de l'Antiquité

Une journée portes ouvertes sur le site du Couvent des Chèvres, a été organisée le samedi 24 septembre 2011, conjointement par la société Lafarge-Granulat et l'INRAP. La société Lafarge dont la carrière est mitoyenne avec le site archéologique, a voulu par cette manifestation, présenter ses activitées et se présenter comme le "protecteur" du site de Rompon. Il faut signaler que l'ancien couvent se trouve sur des terrains de la société Lafarge.

Cette société présentait à l'entrée du plateau, un stand où étaient expliquées les techniques utilisées pour l'extraction et l'exploitation du calcaire su site, la constitution géologique du site et les engins utilisés sur le chantier.

Sur le site, des stands présentant les activitées de l'INRAP, des fossiles d'Ardèche, et des éléments de la collection de Bernard Riou, paléontologue voultain. La présentation du site proprement dit était faite par  Natacha Barre, étudiante préparant un diplome universitaire sur ce site.

Voici le texte qui nous a été remis par l'INRAP sur leurs travaux sur le site :

Sur la commune du Pouzin, au lieu-dit "le couvent des chèvres" - plateau calcaire dominant la vallée du Rhône - un projet d'extension sur 21 hectares d'une carrière a conduit à une campagne de sondages et de prospection sur l'ensemble de la zone, afin de déterminer le potentiel archéologique du terrain.

Un site fortifié du VIème s. ap J-C : un plan précis.  Les tranchées ont mis en évidence l'existance d'un site fortifié du VIème s, totalement inédit, couronnant le plateau du Couvent des Chèvres. Les murs d'enceinte ont ainsi pu être suivi sur 440 m permettant d'établir un plan précis des structures. L'ensemble de la forteresse peut être estimé à 5,1 hectares. Le rempart épouse la limite de rupture de pente. La place fortifiée,quadrangulaire, connait une extension de ses défenses sur sa partie sud-ouest, dans le seul secteur où le relief naturel est insufisant pour donner une position dominante. La muraille est ici flanquée de deux tours quadrangulaires. Cette extension dans la partie la plus accessible du site a probablement été mise en oeuvre pour contrôler l'entrée principale de la citadelle.

Une construction soignée.  Les murs du rempart possèdent une largeur de 1,80 m. Ils sont composés de deux murs parementés en moellons de calcaire grossièrement équarris placés en arases de hauteurs variables et liés au mortier de chaux. Les joints sont couvrants. Un blocage d'éclats de calcaire forme le coeur - ou fourrage - de la muraille. La courtine est conservée parfois sur deux mètres d'élévation, ce qui est exeptionnel pour ce genre de site. Des structures particulièrement spectaculaires telles que l'escalier permettant l'accés au chemin de ronde du rempart ou encore la porte de la tour nord conservée sur 1,90 m ont ainsi pu être observés.

Une occupation constante.  Le mobilier mis au jour est homogène et montre que l'occupation du site s'est déroulé entre la fin du IV° et le VI°. La fortification ne semble plus être encore en usage au haut Moyen Age, même si les textes et les vestiges architecturaux montrent que le plateau connaît alors, avec le prieuré de Saint-Pierre-de-Rompon, une forte occupation.

Ce site fait partie des forteresses rurales de la fin de l'Antiaquité dont l'apparition marque une nouvelle forme d'occupation du sol. Ce type d'occupation est particulièrement étudié en Provence et en Languedoc. Il reste encore mal documenté dans notre région, même si d'autres exemples, dans le défilé de Donzère (Drôme) ou dans le sud de l'Ardèche sont recensés.

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