ACTE DE NAISSANCE DU LAVOIR MUNICIPAL DE ST GEORGES
Nous avons profité de la remise en eau du lavoir municipal pour faire quelques recherches en archives, afin de retrouver les documents qui ont conduit à la construction de celui-ci. En voici une transcription, où nous avons gardé les formes syntaxiques et parfois orthographiques.
L'an mil huit cent cinquante huit, et le sept octobre à 8 heures du matin, le conseil municipal de la commune de St Marcel de Crussol, convoqué extraordinairement en vertu de l'autorisation donnée par M. le Préfet dans sa lettre, en date du 27 novembre dernier, à l'effet de délibération sur le sujet ci après exposé et réuni dans le lieu ordinaire de ses séances sous la présidence de M Mazérat, adjoint à la Mairie de cette commune suite à l'empèchement de M le Maire.
Présents Mm Praneuf, Gratol, Chauvet, Reymondon, Gaillard, Palix, Charrier et Delioux, conseillers municipaux.
Suivent quelques lignes au sujet d'une subvention de 400 fr, de la Préfecture et de la remise en état de la passerelle sur le Turzon.
2) – A construire un lavoir public, dont l'absence surtout cette année avait excessivement contrarié tous les habitants de la Commune, que les travaux de ce lavoir qui est établi prés du village soit commencé, qu'il est nécessaire pour le rendre plus commode d'acquérir une petite parcelle de terrain qui ne dépassera pas six mètres de profondeur sur six mètres de largeur et dont le prix seras de 36 fr à 42 fr au plus, savoir la parcelle de terre à acquérir le sera à raison de 1 fr le mètre carré, et la valeur d'un arbre à arracher sur la partie du terrain à prendre chez la veuve Vogue sera de 6 fr, que les deux propriétaires sur le terrain duquel on prendra cette parcelle de terre se seront engagés par écrit en date du 18 sept. dernier, à le vendre pour ce prix à la commune.
Que le crédit précité de 400 fr joint au budget sera suffisant pour faire face au payement de cette petite acquisition de terrain et aux frais de construction de ce lavoir, ainsi qu'à ceux du rétablissement de la passerelle du Turzon.
Que par conséquent la commune n'aura besoin de recourir à aucun moyen pour faire ( ....) prix de cette petite acquisition sans laquelle le Conseil était appelé à délibérer, en vertu de la lettre précité par M le Préfet.
Le Président à dit savoir que par cette même lettre le Conseil était aussi autorisé à délibérer sur la concession gratuitement faite par M Anselme, maire, à la commune, de se servir à leur passage seulement, des eaux qui viennent arroser ses propriétés et notamment son domaine de la "Grand' Terre", situé sur le territoire de cette commune au quartier de Seysson qui à ce jour il était convenu le 6 du mois courant entre lui M Anselme, maire, et M Praneuf au nom de la Commune et le dit Anselme une convention qui réglait le droit de venir sur les débits des eaux de l'une et de l'autre des parties.
Qu'il dépassait sur la réserve et cette dernière convention icelle intervenue entre le propriétaire pour l'acquisition de la parcelle de terrain dont il a parlé et invitait le Conseil Municipal à délibérer.
Sur quoi le Conseil Municipal a délibéré ce qui suit :
- Considérant que l'établissement d'un lavoir public est sur tous les rapports, très nécessaire et très avantageux pour les habitants de ce village,
- que placé sur la route de St Marcel à Toulaud et à Vernoux, sur les terres de la Vve Voge, née Comte et d'Antoine Rias à 150 mètres de l'enceinte du village, il sera encore beaucoup plus rapproché que ne l'est le lit du torrent dans lequel on a l'habitude de procéder au lavage,
- que dans ce nouveau lavoir il y aura constamment de l'eau tandis que ordinairement et surtout cette année-ci il n'y a pas eu de l'eau pendant plusieurs mois dans le lit du torrent, ce qui oblige d'aller à de très grandes distances chercher l'eau pour pouvoir laver.
- Considérant qu'il convient de donner à ce lavoir proportionnées à l'importance de la population afin que le lavage puisse être facile à un plus grand nombre de personnes,
- Que par conséquent il y a lieu d'acheter la petite parcelle de terre que les propriétaires précités consentent à céder à un prix raisonnable lequel d'ailleurs les a payés au moyen du crédit de 400 f précité sans avoir besoin d'imposer la commune,
- Que la convention interne entre l'adjoint à la Mairie de la Commune et M Anselme, propriétaire des eaux qui sont indispensables pour alimenter ce lavoir public est trop avantageux et trop loyalement fait à la Commune pour que celle-ci ne l'accepte pas, dans toutes les conditions avec empressement et même avec reconnaissance,
- Que si dans cette convention gratuitement faite à la Commune celle-ci est appelé dans l'avenir à recourrir par une moitié aux réparations à faire le cas échéant dans la partie supérieure du lavoir est établis pour le service et l'arrivée des eaux, cette charge qui n'est qu'éventuelle, n'en est pas une, puisque depuis plus d'un siècle que le canal dont les eaux doivent traverser le lavoir existent; ils n'est jamais arrivé aucun éboulement ni aucun autre accident qui ai exigé la moindre réparation,
- Considérant que les frais d'acte public à intervenir dans cette affaire peuvent être supportés sans une grande charge par la commune, qui avisera à leur payement, ultérieurement soit au moyen de fonds restants libres sur le budget de cette année-ci ou de l'année prochaine, soit sur le budget à venir,
- Par ces motifs le Conseil est d'avis à l'unanimité qu'il y a lieu,
- 1° D'acquérir par la commune la parcelle de terrain de six mètres de large sur 6 mètres de profondeur nécessaire pour l'établissement du lavoir public, à prendre par portion inégale sur les terres de la veuve Voge née Comte et d'Antoine Réas situés sur le territoire de cette commune au quartier de Seysson ou de la Grand' Terre, sur la partie la plus rapprochée du chemin public qui tend de cette commune à Toulaud et à Vernoux et à l'endroit où coulent à travers ce chemin, le canal dit du domaine de la Grand' Terre, que cette acquisition soit faite au prix de 1 fr le mètre carré soit trente six francs pour les trente six mètres carrés et de 6 fr prix d'un arbre qui devra être abattu sur la parcelle de terre qui sera acheté sur la dite veuve Voge : lesquelles deux sommes forment la totalité de quarante neuf francs et seront payés au moyen du crédit qui figure au numéro 18 du chapitre additionnel du budget communal pour la première année,
- 2° D'accepter dans tous son contenu la concession des eaux faite par le dit M Anselme,
-3° De passer acte public au nom de la dite commune des susdites deux conventions après que l'autorisation aura été accordée par M le Préfet,
-De tout quoi il a été dressé le présent procès verbal qui, après que lecture en été faite ce été signé par les conseillers municipaux présents.
CHAUVET GREGNAC MAZERA
GAILLARD CHARRIER PALIX
GRATOL DELIOUX REYMONDON
PRANEUF