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Ferme Grenier de Coudounèu

Ferme-Grenier Gauloise de Coudounèu (Bouches du Rhone)

La ferme-grenier de Coudounèu est un exemple unique de site gaulois destiné au stockage des denrées issues de l'agriculture. C'était soit un établissement agricole communautaire rattaché à une agglomération ou aà un habitat dispersé situé dans la plaine de l'Arc, soit une ferme dont les habitants habitaient la partie sommitale. Servant à préserver les produits d'une agriculture trés diversifiée qui exploitait tant la zone collinaire que la plaine alluviale, ce site fortifié était géré par une population bien décidée à se protéger d'éventuels pillards.

Découvert en 1981 à la suite d'un incendie, il a fait l'objet de fouilles qui, de 1990 à 1993, l'ont entièrement dégagé. Ces travaux ont permis de découvrir une ferme-grenier fortifiée. Elle est à ce jour sans comparaison en Provence. Dépourvue d'aménagements domestiques (foyers, céramique de cuisine ...), le site servait essentiellement à stocker les produits de l'agriculture. L'établissement, d'une surface de 1000 m² n'a connu qu'une seule phase d'occupation entre le milieu et la fin du V° siècle av. J-C. Il a été détruit par un incendie qui a fossilisé les niveaux d'occupation (mobilier écrasé sur place) sous une couche de matériaux d'architecture effondrés. Il n'a jamais été réoccupé mais a fait l'objet d'une récupération des blocs de construction, probablement à l'époque romaine. 

L'agriculture gauloise. La destruction violente du site par un incendie a conservé de nombreux restes végétaux carbonisés. L'étude des graines (appelées des carporestes) conservées ici et sur d'autres sites permet de connaître les plantes que cultivaient les Gaulois. Pour les céréales, l'orge vêtue est la plus représentative des sociètés indigènes même si les blés, froments et millet sont également présents. Les légumineuses connaissent un formidable essor et participent grandement à assurer l'alimentation des populations : gesse chiche, fève et pois sont couramment cultivés.

Pour les fruits, le site a livré un akène de figue (graine) et de trés nombreux restes de pépins de raisin correspondant à de la vigne cultivée dans un cadre vinicole. Mais la découverte la plus importante réalisée à Coudoulèu est celle d'une gousse d'ail domestique. Jusqu'à présent, l'ail n'était attesté en Europe occidentale qu'à partir du Ier siècle ap. J-C.

Visite du site.

1_ Après avoir traversé la plaine fertile et monté la petite barre rocheuse, on se trouve face au site. Approcher par la droite pour vous trouver au pied du mur de soutènement de la rampe d'accès au site. Ce mur en grande partie détruit servait à contenir un blocage de pierre qui, en créant une rampe inclinée, constituait l'unique chemin d'accès au site. Revenez sur vos pas et entrez sur le site, non par la voie qui est très dégradée, mais par une grande pièce située à l'entrée du site. Délimitée par d'épais murs de rampart, cette pièce devait servir de bastion complétant la fortification.

2_ Arrivé sur le rocher plat qui portait la voie d'accès au site, vous vous trouvez face à ce qui était la porte fortifiée marquant l'entrée du grenier à proprement parler. Sur la droite, un massif de mur trés bien conservé garde la trace de deux logements verticaux destinés àrecevoir les montants d'une superstructure en bois. La porte se présentait sous la forme d'un passage couvert fermé par des portes en bois et surmonté d'une tour de guet. Sur la gauche sont conservés des blocs qui constituent le rempart sud d'une épaisseur de 6 m.

 3_ Passé la porte, un escalier est aménagé dans le rocher sur la droite. Il conduisait à la partie supérieure de la ferlme. La voie unique continue vers le haut du plateau. Elle est encadrée par deux ilots de bâtiments à étage qui étaient destinés à contenir les produits de l'agriculture.

4_ Si l'érosion a fortement dégradé les vestiges de lg'îlot est, la fouille ouest a livré de trés nombreux restes des matériaux de construction ainsi que de mobilier écrasé en place. La destruction du site par un incendie a permis aux archéologues de découvrir de nombreux fonds de récipients, dont certains étaient en terre crue, conservés à leur place d'origine sur le sol en argile lissée. Les six pièces non communicantes étaient séparées par des cloisons en terre et certains seuils de pierre étaient recouverts d'une planche. Ces pièces avaient une superficie moyenne de 10,40 m² et l'ensemble de cet espace était occupé par des récipients de stockage. Elles étaient surmontées par un étage car l'étude du mobilier a montré que le volume des vases de stockage était supérieur à l'espace dispobnible dans les pièces. La trés grande quantité d'adobes fondues (briques de terre crue) retrouvées en fouille tend à conforter cette hypothèse.

5_ Passé l'îlot, la voie d'accès se prolonge vers le sommet du promontoire rocheux. Il était occupé par cinq pièces non mitoyennes. Seules les traces d'engravures sont conservèes dans le rocher, les couches archéologiques ayant été emportées par l'érosion.

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